vendredi 4 mars 2016

[Poème] Twitter, des mots et des maux

Très cher Twitter,

Voilà bientôt cinq ans que je te connais, que je te fréquente et que je te côtoie.
Après tant d'années de gazouillis, de tweets, de retweets, que puis-je retenir de toi ?
Je t'ai consulté puis je me suis inscrit, je t'ai expérimenté pour ensuite t'adopter.
Je t'ai d'abord utilisé pour contacter, voilà que tu me sers désormais à publier.

C'est aussi avec toi que ma nouvelle identité s'est créée,
Car au fil des mois, un nouveau Jergame est né.
Je ne saurais dire ce que je serais devenu sans toi,
Mais une chose est sûre : tu fais un peu parti de moi.

Je t'ai écrit et partagé des messages, je t'ai sollicité, tutoyé et vouvoyé,
J'ai appris à te connaître et t'apprécier pour tes multiples personnalités.
Que tu déballes ainsi ta vie privée ne me gène pas tellement,
Car cela peut-être profitable de connaître ton fonctionnement.

Lieu de débat et de diversité, tu as tendance à oublier de te contrôler.
Sous couvert de ta liberté d'expression tu peux très vite t’enflammer.
Espace d'échange propice aux découvertes et aux rencontres,
Si bien que ne manqueras jamais de te défouler à leur encontre.

Tu m’énerve à force de faire des procès d'intentions,
Contre des personnes qui n'ont fait que tenir des propos.
Et tu m’inquiète lorsque tu ne fais plus de distinction,
Entre un discours sérieux et de simples jeux de mots.

Ton communautarisme latent et tes clivages me sont une source d'angoisse,
Tout comme ta manie de répondre directement par l'insulte et le clash.
Dans ce cas précis tu m’ennuie à ne réagir qu'à tord et à travers,
Au risque que ne se détériore d'avantage le climat déjà délétère.

Parfois tu me déprime en t'encrant dans le négativisme,
Tu ferais mieux de montrer un peu plus de positivisme.
Voir le mal partout ne va pas améliorer les choses,
Au contraire, tu ne fais qu’amplifier nos névroses.

Bien souvent te parcourir me prends pas mal de temps,
Mais cela reste toujours agréable lorsque tu m'apprends.
Alors que ta partie négative peut se révéler m'être insupportable,
Il n'en reste pas moins qu'il y a du bon en toi, c'est indéniable.

Cher Twitter, contre vents et marrées je souhaite continuer à t’apprécier,
Tout comme je n'ai aucune envie que nous en arrivions à nous séparer.
J'espère que dans un avenir proche tu sauras démêler le vrai du faux,
Et puisses-tu veiller à ce que tes mots ne se transforment plus en maux.


Jergame – Mars 2016

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