Très cher Twitter,
Voilà bientôt cinq ans
que je te connais, que je te fréquente et que je te côtoie.
Après tant d'années de
gazouillis, de tweets, de retweets, que puis-je retenir de toi ?
Je t'ai consulté puis je
me suis inscrit, je t'ai expérimenté pour ensuite t'adopter.
Je t'ai d'abord utilisé
pour contacter, voilà que tu me sers désormais à publier.
C'est aussi avec toi que
ma nouvelle identité s'est créée,
Car au fil des mois, un
nouveau Jergame est né.
Je ne saurais dire ce que
je serais devenu sans toi,
Mais une chose est sûre :
tu fais un peu parti de moi.
Je t'ai écrit et partagé
des messages, je t'ai sollicité, tutoyé et vouvoyé,
J'ai appris à te
connaître et t'apprécier pour tes multiples personnalités.
Que tu déballes ainsi ta
vie privée ne me gène pas tellement,
Car cela peut-être
profitable de connaître ton fonctionnement.
Lieu de débat et de
diversité, tu as tendance à oublier de te contrôler.
Sous couvert de ta liberté
d'expression tu peux très vite t’enflammer.
Espace d'échange propice
aux découvertes et aux rencontres,
Si bien que ne manqueras
jamais de te défouler à leur encontre.
Tu m’énerve à force de
faire des procès d'intentions,
Contre des personnes qui
n'ont fait que tenir des propos.
Et tu m’inquiète
lorsque tu ne fais plus de distinction,
Entre un discours sérieux
et de simples jeux de mots.
Ton communautarisme latent
et tes clivages me sont une source d'angoisse,
Tout comme ta manie de
répondre directement par l'insulte et le clash.
Dans ce cas précis tu
m’ennuie à ne réagir qu'à tord et à travers,
Au risque que ne se
détériore d'avantage le climat déjà délétère.
Parfois tu me déprime en
t'encrant dans le négativisme,
Tu ferais mieux de montrer
un peu plus de positivisme.
Voir le mal partout ne va
pas améliorer les choses,
Au contraire, tu ne fais
qu’amplifier nos névroses.
Bien souvent te parcourir
me prends pas mal de temps,
Mais cela reste toujours
agréable lorsque tu m'apprends.
Alors que ta partie
négative peut se révéler m'être insupportable,
Il n'en reste pas moins
qu'il y a du bon en toi, c'est indéniable.
Cher Twitter, contre vents
et marrées je souhaite continuer à t’apprécier,
Tout comme je n'ai aucune
envie que nous en arrivions à nous séparer.
J'espère que dans un
avenir proche tu sauras démêler le vrai du faux,
Et puisses-tu veiller à
ce que tes mots ne se transforment plus en maux.
Jergame – Mars 2016