dimanche 4 novembre 2012

Horizon funèbre

A chaque fois que je vais au cimetière, certaines pensées me reviennent et les mêmes questions me hantent.
C'est vrai que je n'y vais pas non plus très souvent, 2 ou 3 fois dans l'année, si tout ce passe bien, mais je trouve que c'est un bon moyen pour se remettre en question, que ce soit personnellement ou en tant qu'être humain.
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Reprise du 11/02/13:

Aussi loin que je m'en souvienne, j'ai toujours eu l'habitude de me rendre rendre au cimetière aux environs de la Toussaint. D'ailleurs, profitons de cette occasion pour donner brièvement un sens à ce non. D'après ce qui est écrit sur Wikipédia, la Toussaint est une fête catholique qui se déroule le 1er novembre en l'honneur de tous les saints connus et inconnus. Il ne s'agit donc pas d'une "fête des morts" comme l'on a très souvent tendance à le penser. En revanche, le 2 novembre a lieu la " Commémoration des fidèles défunts ", ce serait donc pour cette occasion que les chrysanthèmes  fleurissent par milliers.

Difficile d'aller dans un cimetière sans penser à la mort, pourtant la mort en elle-même nous affecte différemment tout au long de notre vie.
Elle est tout d'abord invisible dans les premières années de l'enfant, lorsqu'elle touche son environnement ou sa famille. Au bout de quelques années, l'apprentissage de la langue étant passé par là, l'enfant pourra commencer à poser quelques questions, mais la mort lui restera incompréhensible, abstraite. Plus tard, c'est souvent la disparition d'un animal de compagnie qui va provoquer les premières émotions et faire sortir les premières larmes. Encore plus fort, la perte d'un membre de sa famille, ou de quelqu'un vu souvent.
La télévision, par le biais des informations, ne serait-ce qu'en fond sonore, peut aussi participer à la création d'une "pré-conscience" de l'importance et de la prépondérance de la mort, que ce soit dans la vie de tous les jours ou dans le monde.
Lors du parcours scolaire, dès le collège, le fait d'aborder des sujets dits "plus grave", comme les guerres de territoire, les guerres de religions, mais aussi les guerres de pouvoir amènent l'enfant à être confronté aux atrocités et à la réalité des faits passés.
Par la suite, l'enfant devenu adolescent, voir jeune adulte, va plus ou moins prendre conscience que ce qui a eu lieu dans l'histoire peut se répété de son propre vivant, il va faire le lien avec des faits divers de différentes importances.
Cela peut conduire vers des pensées négatives, remettantes en cause l'utilité de la vie, la justesse et la justice du monde, et donc par voie de conséquence à des questions sur le suicide.
Il semble donc que plus l'on grandit, plus l'on perçoit la mort de manière différente. Mais que retiendra-t-on vraiment de nous une fois mort ?

Ainsi, aller dans un cimetière, permet de se remettre en question, tout en se comparant à ses ancêtres. On peut y voir ses arrières grand parents, eux-mêmes étant parfois avec d'autres membres directs de leur famille, mais cela va rarement plus loin que ça. Dans ce cas, n'est-il pas logique de se demander ce qu'il deviendra de nos corps dans 2, 3 ou 4 générations ?

Dans un premier temps, il faut tenir compte de la diversité des cimetières. Si dans les villes, la plupart des cimetières ne contiennent que rarement plus de 4 ou 5 générations d'une même famille, c'est bien souvent dû à leur construction récente. La majorité d'entre eux datent de la fin du XIXème, début XXème siècle. Pour remonter plus loin au sein d'une même ville, il faut se rendre dans les vieux cimetières, souvent les moins connus, car peu de gens y sont enstérés, faute de place.
Autre raison: l’exode rurale. Avec le déplacement de ces populations à la recherche d'un travail, les cimetières des villages d'origines sont trouvés remplacés par les cimetières d’accueil, donc difficile pour les nouvelles générations de connaître l'emplacement de ses ancêtres. Cela est autant valable dans le sens contraire, c'est à dire la volonté d'être inhumé dans un cimetière familiale, ce qui complique le traçage de la famille. De fil en aiguille, avec les générations qui se suivent sans se ressembler, on assiste donc à un oubli de ses ancêtres, et donc d'une certaine forme de patrimoine familiale. On perd la trace des parents, des frères et des soeurs de ses 4 grands parents, on oubli leurs prénom et leur noms, on perd contact avec différentes branches de la famille. Il y a donc fort à parier que d'ici 2 générations tout au plus, nos propres noms n'évoquent rien pour nos déscendant.
J'en termine donc avec l'une de mes conviction, qui est que si l'on prend un certain nombre de personne qui habiteraient près de chez nous, qui travailleraient avec nous, (de l'ordre de quelques centaines), il y a selon moi de grande chance pour que l'on croise ou que l'on parle couramment à quelqu'un qui serait un membre éloigné de notre famille, sans que le savoir. #espritcompliqué


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Mémoires autobiographiques mortelles (expression libre)
# de 0 à 3:
- Arrière grand mère, chat. Souvenirs vagues, des ombres. Quasi invisibles.
- Autres chats, chiens, enfance, disparition, sans plus.
# de 4 à 7
- Quelques voisines âgées, des souvenirs, des portes se ferment. Des pages se tournent.
- Mon chat, mon compagnon, solitude. Maison vide.
# de 13 à 16
- Famille proche, choc, tristesse, malheur, réalité, rapidité, difficile à vivre en pleine adolescence.
- Encore des animaux, connus depuis toujours. Regrets, souvenirs.
# de 16 à 18
- Famille pas si proche, personne malsaine, dernière impression négative, rancœur, quasi impassible.
- Enchainements animaux, de 12 à 18 ans de tendresses qui s'envolent. Dur, triste. Adieu.
# depuis plusieurs années
- jt, tueries, massacres. Injustice. Impuissance. Devenir blasé. Colère. Volonté d'engagement.

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